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Apiculture : L’écosystème corse est en grand danger !


Pierre BERETTI le Mardi 12 Septembre 2017 à 20:53

C’est le signal d’alarme lancé par les apiculteurs et l’AOP Miel. Que chacun en prenne conscience, ce n’est pas uniquement une filière qui risque de s’effondrer mais l’ensemble de l’écosystème insulaire, sa biodiversité et donc la qualité de vie que nous connaissons.



Apiculture : L’écosystème corse est en grand danger !
L’AOP Miel avait convié la presse afin de mettre en lumière une situation d’urgence. Si la filière est menacée de disparition, ce sont avec elle les abeilles qui risquent de disparaître de Corse. Il faut savoir que le miel corse est une richesse de valorisation pour l’île de beauté.
Avec dans ses belles années jusqu’à 350 tonnes de production, L’AOP Miel de Corse est la première production de miel AOP de France. Cette année, la filière peut à peine prétendre à 130 tonnes. Avec une baisse de 60% de production, les 119 apiculteurs de l’AOP sont davantage soucieux de la survie de la biodiversité que de leur profession.


En effet, Matteo Tristani installé à Petrosu explique les enjeux pour l’ensemble de la qualité de vie sur l’île. « Le changement climatique, la sècheresse, les incendies ou les parasites mettent en péril l’abeille. Il faut savoir que dans les années 80 un parasite, le Varroa, a été introduit en Corse. Les apiculteurs ont donc appris à traiter les ruches. Mais les abeilles sauvages ne survivent pas. 90% des abeilles sur l’île sont donc des abeilles d’élevage. Ce qui veut simplement dire que si la filière disparaît, l’abeille disparaitra et cela entraînera une suite de conséquences catastrophiques pour nos agriculteurs et leurs arbres fruitiers mais aussi tout simplement pour le renouvellement du maquis ».


On l’aura compris, une disparition de végétation, augmentera l’effet canicule ce qui impactera d’autant plus la population. « Si l’abeille disparaissait de la surface du globe, l’homme n’aurait plus que quatre années à vivre », disait Albert Einstein voulant démontrer l’importance de la présence de l’insecte.


« Nous sommes en contact direct avec le maquis, a souligné Pierre Torre, président du syndicat. Nous tirons la sonnette d’alarme après plusieurs années d’observation et parce que nous sommes arrivés au point critique. La libre circulation des biens et des marchandises en Europe peut favoriser l’entrée sur l’île de parasites ou d’autres espèces d’abeille qu’il faut absolument éviter pour la qualité du miel et notre AOP qui demeure une priorité. »
Aujourd’hui moins de production ne veut pas dire moins de travail, bien au contraire.
Les apiculteurs travaillent deux fois plus afin de trouver des solutions d’urgence. La survie de leur activité les préoccupe et ils ont d’ores et, déjà, sollicité le concours de la Région et de l’Etat.
Au-delà de cela et pour aller au plus urgent, c’est la survie de l’abeille qui prédomine pour les 70% d’apiculteurs professionnels et plus largement pour la totalité de la filière dans laquelle on trouve 100% de passionnés.


« Le nourrissement est une solution d’urgence, rajoute Bastien Bizon-Maroselli, président de l’URGDSA (Union Régionale des Groupements de Défense Sanitaire Apicole). Ainsi, nous allons organiser une formation le 3 octobre prochain à Corte afin d’apprendre à nos apiculteurs à nourrir artificiellement les abeilles. Mais bien que le nectar puisse les nourrir, demeure le souci des protéines d’habitude apportées par le pollen qui permet la reproduction. Nous travaillons à trouver des solutions à ce problème également ».
Une situation d’urgence donc pour la filière AOP Miel mais au-delà pour la végétation insulaire composée majoritairement de maquis, qui pourrait bien disparaître si cette petite abeille corse ne survivait pas.