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Alain Rousseau : "Il faut que les collectivités locales se serrent la ceinture"


le Mardi 13 Janvier 2015 à 17:54

Le préfet de Haute-Corse, Alain Rousseau, a effectué mardi matin un large tour d'horizon des dossiers qui constitueront les priorités de l'Etat dans le département au cours des semaines à venir. Violence, sécurité routière, plan vigipirate, intercommunalité, politique de la ville, urbanisme, économie, collectivités locales etc étaient au menu de cette rencontre avec la presse.



Alain Rousseau : "Il faut que les collectivités locales se serrent la ceinture"
Sans rien dévoiler des chiffres qui feront l'objet d'une communication nationale dans quelques jours, Alain Rousseau a, par exemple, souligné qu'au niveau de la sécurité les cambriolages avaient diminué de 25% en 2014 tout comme les atteintes aux biens et aux personnes et que nombre des agressions relevées étaient non crapuleuses. En baisse aussi le nombre des accidents mortels de la circulation - 12 contre 19 - même si sur ce plan - la double tragédie de Bastia est venu le démontrer - il convient de ne pas crier victoire trop vite.
Relevé, aussi, le fait qu'au niveau des incendies l'on enviait aujourd'hui la Haute-Corse pour ses moyens et les résultats de ses dernières campagnes quand bien même la saison des feux aurait-elle été décalée dans le temps.
Puis parce que l'on ne peut pas occulter ce qui s'est produit à Paris, Alain Rousseau a signalé que le plan vigipirate était actionné en Haute-Corse avec des sites plus surveillés que d'autres, certains l'étant même en permanence comme la synagogue de Bastia.


Autre sujet dossier qui aura toute l'attention de l'Etat : l'intercommunalité. Ici on veut prôner un grand Bastia - mais à quelle échéance ? - et 5 à 6 intercommunalités  - il en est qui se dessinent naturellement en Plaine Orientale et en Balagne -pour l'ensemble du département, avec des exceptions pour des zones de montagne ou de basse pression démographique. Pour le préfet il importe, en effet, de réfléchir à un changement d'échelle de l'intercommunalité avec davantage de compétences pour ces collectivités au profit des communes. 


Le développement économique est une autre priorité au niveau régional et départemental avec les services de l'emploi de proximité. Mais pour Alain Rousseau un des soucis de l'économie locale c'est "l'absence d'esprit collaboratif." L'économie d'aujourd'hui s'entend en réseau. Dès lors convient-il de développer une stratégie "avec les autres pas contre les autres" pour s'extraire d'une économie de… rente !
Autre enjeu mais celui-ci se situe au niveau des collectivités locales : pour le préfet de Haute-Corse s'il faut maintenir leur niveau d'investissement, il faut que, comme tout monde, elles contribuent à l'assainissement des finances publiques. Pour Alain Rousseau il faut que la baisse des crédits de fonctionnement initiée par l'Etat, se traduise par une baisse des sections de fonctionnement de ces collectivités afin que la commande publique continue à jouer son rôle.
"La DETR (Dotation d'équipement des territoires ruraux) a été augmentée par exception avec toutes les autres dotations qui baissent" a annoncé Alain Rousseau en soulignant par ailleurs que si les dotations de l'Etat baissaient, quand l'on rapportait cela au budget global des collectivités, compte tenu de la part totale de ce budget, cette baisse n'était que de 1,9% en moyenne (nationale)…


"On pourrait imaginer que les collectivités,  comme l'Etat le fait depuis 7 ans, se serrent la ceinture et réussissent à absorber ces 1,9 % de baisse  de budget dans leur section de fonctionnement pour maintenir la capacité d'autofinancement, donc d'investissement" a martelé le préfet de Haute-Corse.
Il faut donc qu'elle s'engagent dans une logique de réduction de leur frais de fonctionnement et partant des charges de personnel qui sont au cœur du sujet. Pour le préfet on est là dans un système de fondement "clientéliste compliqué."
Mais il est une autre piste "qualifiée" d'innovation par Alain Rousseau : la réduction du nombre de collectivités. Une collectivité unique peut participer de ce mouvement avec la montée en puissance des intercommunalités.