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Ajaccio a célébré le 70ème anniversaire de la libération des camps


Marilyne SANTI le Lundi 27 Avril 2015 à 23:45

Dimanche, Journée nationale du souvenir des victimes de la déportation, Ajaccio a honoré et rendu hommage à la mémoire de tous les déportés sans distinction et à leur sacrifice. Une cérémonie qui s’est déroulée devant le Monument aux Morts place Charles de Gaulle et qui a été orchestrée par Jacques Vergellati directeur de l’ONAC2A en présence de David Myard directeur de cabinet du Préfet de Corse, de Laurent Marcangeli député-maire d’Ajaccio, de Dominique Bucchini président de l’Assemblée de Corse, du représentant du CD 2A Charly Voglimacci, du président de la CAPA Jean-Jacques Ferrara ainsi que du général commandant la Région de gendarmerie Thierry Cayet.




Le dernier dimanche d’avril est la journée choisie chaque année pour ce devoir de mémoire en raison de sa proximité avec la date anniversaire de la libération de la plupart des camps. De nombreuses personnes étaient venues partager ce moment très émouvant avec des invités d’honneur ayant de près ou de loin vécu ces drames de la déportation : Noëlle Vincensini, déportée à Ravensbrück, Isabelle Gaggini, fille de Geneviève de Gaulle-Antonioz qui fera son entrée au Panthéon le 27 mai prochain, lors des célébrations de la Journée nationale de la Résistance à Paris en présence du Chef de l’Etat. (Isabelle Gaggini, qui a épousé un corse, et sa fille Paolina, vivent sur l’île toute l’année), Jean-Baptiste Canonici, déporté puis évadé du camp de représailles de Rawa-Ruska, M. et Mme Jean-Claude Sillamy, représentants de la communauté israélite.   

Sensibiliser les élèves

La Journée du souvenir des victimes de la déportation permet de sensibiliser les scolaires à ce qu’a été la déportation et les camps. Non seulement une évocation de ces sujets est faite en milieu scolaire mais ils participent aussi aux cérémonies officielles. Dimanche à Ajaccio deux lycéens revenant d’un voyage mémoriel à Ravensbrück ont lu deux textes : Marina Branca, élève de terminale au lycée Laeticia un poème de Charlotte Delbo, déportée à Auschwitz et Samuel Madou, élève de 1ère au lycée Laeticia un passage de l’œuvre « Si c’est un homme » de Primo Levi, également rescapé d’Auschwitz.
Paolina Gaggini, a lu d’un texte écrit par sa grand-mère, Geneviève de Gaulle-Antonioz.

Lecture du message des déportés par Mme Noëlle Vincensini, rescapée de Ravensbrück.

En cette période du 70ème anniversaire de la libération des camps de concentration et d'extermination, de la défaite du nazisme et du retour des déportés, nos pensées vont tout d'abord à tous ceux qui ne sont pas rentrés, victimes de la barbarie des oppresseurs nazis.
Nous voulons aussi rappeler la longue incertitude et l'anxiété des familles guettant le retour des survivants, notamment au Lutetia, la joie des retrouvailles pour les uns et la détresse devant l'anéantissement terrible de l'espoir pour les autres.
Le retour des déportés que nous commémorons aujourd'hui a symbolisé la défaite de la déshumanisation pratiquée systématiquement par les nazis et le triomphe de la liberté et des valeurs fondatrices de la civilisation.
Les déportés rappellent, pour les avoir vécus, à quels désastres conduisent la violence, le mépris de la dignité humaine, le racisme, l'antisémitisme et la xénophobie.
Au lendemain des événements tragiques qui ont durablement ébranlé la conscience collective au mois de janvier dernier et réveillé nos sentiments patriotiques, nous voulons dire notre attachement à la République et à l'unité nationale.
L'oubli, la banalisation de l'horreur et de la violence, l'instrumentalisation de la peur et le rejet de l'autre sont les dangers réels qui menacent nos sociétés.
Cette Journée du Souvenir revêtira tout son sens si elle ne se limite pas à la mémoire du passé mais si elle s'inscrit aussi dans le présent et l'avenir. Il appartient aux nouvelles générations d'honorer l'action et les sacrifices des déportés en agissant pour que le respect de la dignité humaine, la solidarité et la liberté triomphent à nouveau dans un monde plus juste et plus pacifique.  

Après le dépôts des gerbes dont celles d’associations œuvrant pour la mémoire de la Déportation ou de la Résistance, la sonnerie aux Morts, une minute de silence, les chants de la Marseillaise, du chant des Marais en langue corse et de celui des partisans par la musique municipale, le représentant de l’Etat et les personnalités qui l’accompagnaient ont été conviés par le Directeur de l’ONAC de la Corse-du-Sud à venir saluer les porte-drapeaux, les délégations d’associations d’anciens combattants et les autorités civiles et militaires.