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Ajaccio : Les infirmières descendent dans la rue


Jean-François Vinciguerra le Mardi 8 Novembre 2016 à 17:02

Depuis de longues années, elles travaillent sans relâche, font de leur mieux pour satisfaire mais se sentent bafouées et n’obtiennent aucune reconnaissance. A Ajaccio, comme ailleurs, elles ont décidé de descendre dans la rue pour expliquer leur situation. Une délégation a d’ailleurs été reçue à la préfecture de région mardi en fin de matinée



Ajaccio : Les infirmières descendent dans la rue
Les infirmières en ont ras la casquette. Bon nombre d’entre elles se décarcassent et  n’obtiennent rien en retour mais bien au contraire subissent des attaques, s’estiment maltraitées dans leur profession. Leur mission est pourtant particulière dans la mesure où elles prennent en charge les malades pour assurer leurs soins. Rien n’y fait, le système est mis à mal par les réformes et les contre-réformes qui se succèdent au profit d’une privatisation, d’une baisse des dépenses publiques et par voie de conséquence, de la dégradation des conditions de travail. Elles ne veulent ni n’acceptent cette destruction et rejettent toutes les mesures qui asphyxient le fonctionnement du service public hospitalier

Laissez-nous travailler sereinement…

Au sortir de leur entretien avec les services préfectoraux, deux membres de la délégation se sont exprimés. Voici leur pont de vue :
Marie-Claude  Milhau : « Nous avons appelé toute la profession à se mobiliser et il semble que nous ayons été entendues. Cela n’est pas courant dans notre profession mais il fallait le faire, avec les hospitaliers et les libéraux. Notre profession a connu de nombreux suicides et nous voulons que cela cesse. Le ministère n’a jamais voulu nous entendre à propos de ces problèmes et il y a maintenant des agressions qui se produisent dans nos services mais aussi à domicile, nous prenons en charge toute la misère du monde sans absolument aucune reconnaissance. Ava basta !  Cela n’est plus possible, nous n’en pouvons plus. Je précise qu’il ne s’agit pas d’une manifestation ayant seulement trait à l’aspect salarial, mais aussi et surtout pour sensibiliser les gens pour leur signaler qu’on n’entend plus parler que de coupes budgétaires, fermeture de lits, personnels pas assez nombreux par rapport au nombre de patients, sans parler des libérales, toujours en train de courir. Les reproches fusent dans tous les sens alors même que nous prenons en charge plus de 60% de la population de plus de 75 ans. Nous avons un beau métier, nous faisons de notre mieux et nous voulons qu’on nous laisse l’exercer sereinement. Ce n’est malheureusement pas le cas en ce moment… »
Thierry Patton : « Nous faisons un travail qui nous tient à cœur avec un diplôme digne de ce nom, nous avons des responsabilités et malgré tout cela, personne ne nous reconnait au niveau salarial mais aussi et surtout au niveau de nos conditions de travail déplorables. Jamais on ne compense les départs ni les arrêts maladie et l’on nous demande des charges supplémentaires de travail sans que cela soit codifié dans le temps réel d’une journée. On passe notre temps à courir et en fin de journée, nous rentrons fatigués et peu satisfaits parce que tout n’a pas été fait correctement, humainement. Notre beau métier fini par devenir à cause de ces salaires et mauvaises conditions de travail déplorables, un boulot de m…e ! Il faut malheureusement employer ces termes ! Il faut qu’aujourd’hui, les professions de santé relèvent la tête et soient fières de leur métier. Je suis infirmier, je fais un beau métier, je défends donc cette profession. Soyons fiers d’être infirmier, défendons notre profession… »
J.-F. V.