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Ajaccio : Le 11-Novembre en deux temps


Marilyne SANTI le Jeudi 12 Novembre 2015 à 01:14

La cérémonie du 11 novembre s'est déroulée, en deux temps, ce mercredi à Ajaccio. Tout d’abord tôt le matin par une cérémonie à l’Ecole Supérieure du Professorat et de l’Education (ESPE, ex IUFM) et une seconde au Lycée Fesch. Puis en milieu de matinée une bénédiction en mer et la messe du souvenir à la cathédrale d’Ajaccio ont laissé place à la cérémonie officielle du 97ème anniversaire de l’Armistice du 11 novembre 1918 et de tous les Morts pour la France, place de Gaule. Une matinée qui s’est déroulée en présence des autorités civiles et militaire, des associations d’anciens combattants et des familles.



Ajaccio : Le 11-Novembre en deux temps
Un hommage d’autant plus poignant que depuis 2011 il n’existe plus aucun poilu pouvant témoigner de cette première guerre mondiale. Le dernier combattant s'est éteint cette année-là à 110 ans.
Ce 11 novembre 1918, à l’aube, sur la clairière de Rethondes les généraux allemands et les Alliés signent enfin l'armistice dans un wagon-restaurant aménagé pour l'occasion en forêt de Compiègne. Quelques heures plus tard, le cessez-le-feu est effectif.
Dans toutes les villes et tous les villages de France, les cloches sonnent la nouvelle : les allemands sont vaincus. Le dernier jour de guerre a fait près de 11.000 tués, blessés ou disparus. Certains soldats ont perdu la vie lors d'actions militaires décidées par des généraux qui savaient pourtant que l'armistice était déjà signée. Le véritable traité de paix lui, ne le sera que huit mois plus tard à Versailles.
Pendant ce conflit, environ neuf millions de personnes sont mortes, et vingt millions ont été blessées. La Corse quant à elle a été le département qui comptait le plus de morts.

Seize élèves présents pour souligner le devoir de mémoire
Dès 8h30, ce mercredi la première des cérémonies a eu lieu à l’Ecole Supérieure du Professorat et de l’Education. Un élève a lu des noms de combattants morts pour la France, alors qu’une gerbe était déposée par le directeur de l’établissement et quelques élèves.
A 8h45 c’est le Lycée Fesch qui rendait hommage à ces héros de la guerre 14/18. Après la lecture d’une lettre de poilu par un lycéen, une gerbe a été déposée par le proviseur et des élèves.
9h15 fut l’heure de la cérémonie en mer, sur le quai l’Herminier, à la jetée des Capucins. Une cérémonie en présence des personnalités civiles et militaires qui a donné lieu à une bénédiction et à une gerbe jetée en mer.
C’est vers 10 heures qu’une messe du souvenir a été célébrée en la cathédrale d’Ajaccio qui fut suivi par la cérémonie au monument aux morts Place de Gaulle. La revue des troupes par le Délégué Militaire Départementale a précédé la remise de décoration. Plusieurs lectures ont ponctué cette cérémonie : celle du message du secrétaire d’Etat chargé des anciens combattants et de la mémoire par le Préfet de Corse, mais encore de la lettre d’un poilu par César Vallet et du manifeste de l'UFAC par Marie Irizar-y-Ormazabal tous deux élèves de 3ème. En tout 16 élèves de 5ème et de 3ème du collège Fesch ont participé à cette matinée.
Une cérémonie qui s’est achevée par le dépôt de gerbes, la sonnerie aux Morts, la minute de silence, la Marseillaise, la Marche Lorraine, et sur la Place Fosch par le ravivage de la Flamme de la Légion d’honneur.

Le message du Secrétaire d’Etat, chargé des Anciens combattants et de la mémoire
« Le 11 novembre 1915, il y a cent ans, la France, l’Europe et une partie du monde sont engagées depuis près de quinze mois dans ce qui allait devenir la Première Guerre mondiale.
Les combats s’intensifient dans nos territoires, en Champagne, en Artois, dans les Vosges, mais aussi sur le front d’Orient : l’année 1915 sera la plus meurtrière de tout le conflit.
Au cours de l’année 1916, la France va connaître deux batailles qui marqueront à jamais ses paysages et les familles de millions de soldats : à Verdun où sont tombés des combattants français venus de métropole, d’Outre-mer et des anciennes colonies, le chiffre des pertes françaises et allemandes s’élève à 700 000 ; dans la Somme où les pertes atteignent le million, des Africains du Sud, des Australiens, des Britanniques, des Canadiens, des Irlandais et des Néo-Zélandais se battent aux côtés des soldats de notre armée.
En 2016, le souvenir de ces combats réunira tous les pays qui ont pris part à cette guerre que l’histoire a retenue comme étant la « Grande Guerre ». Les cérémonies commémoratives, le 29 mai à Verdun dans la Meuse, le 1er juillet à Thiepval dans la Somme, seront l’occasion d’inviter chacune et chacun à mesurer à quels extrêmes le nationalisme a conduit l’Europe et à se replonger dans ses souvenirs familiaux. Cet hommage exceptionnel doit trouver un relais dans l’ensemble de nos territoires et les maires seront invités à organiser le 29 mai une cérémonie dans leurs communes.
Cet hommage aux combattants de la Grande Guerre ne date pas d’aujourd’hui. Le 8 avril 1915, une loi crée une nouvelle décoration militaire destinée à saluer les combattants, français ou étrangers, dont le comportement au combat, à titre individuel ou collectif, mérite d’être cité en exemple : la Croix de guerre 1914-1918 est remise à des combattants et à des communes. Devenue la Croix de guerre 1939-1945 puis la Croix de la valeur militaire en 1956, elle distingue les militaires – et, depuis peu, les civils – ayant accompli des actions d’éclats pendant des guerres, des missions ou des opérations extérieures.
Ces décorations sont un lien intergénérationnel indélébile qui regroupe toutes celles et tous ceux qui ont fait la démonstration de leur courage, de leur sens du devoir et de leur esprit de sacrifice de 1915 à nos jours. Certains d’entre eux en restent marqués dans leur chair ; d’autres ont leur nom inscrit sur les monuments aux morts, devant lesquels la Nation toute entière se recueille aujourd’hui.
Tous les « morts pour la France », hier dans la Grande Guerre, dans la Seconde Guerre mondiale, dans les guerres de décolonisation, aujourd’hui dans les opérations extérieures sont désormais réunis dans le souvenir et dans l’hommage de la Nation. Ne pas les oublier, et transmettre le message mémoriel aux jeunes générations est notre devoir et relève de notre responsabilité collective. »
 Jean-Marc TODESCHINI
Secrétaire d’Etat, chargé des Anciens combattants et de la mémoire
 


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