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La salle de prière musulmane de Mezzavia détruite par un incendie


le Samedi 30 Avril 2016 à 10:13

Un incendie a éclaté ce samedi vers 4h15 dans la salle de l’Association des musulmans de Corse-du-Sud qui sert aussi de lieu de prière à Mezzavia. Si la thèse de l'acte criminel semble privilégié rien ne permettait de l'affirmer à l'heure où les pompiers d'Ajaccio terminaient d"éteindre les flammes vers 5 heures. Les dégâts matériels sont importants.



@com Sdis2A
@com Sdis2A
Dès que l'alerte  a été donnée par des voisins de la salle de prière située à proximité du stade Ange-Casanova, les pompiers d'Ajaccio ont mobilisé deux engins-pompes pour tenter de juguler les flammes.
Dans le même temps Charles Voglimacci, président du SDIS  de Corse-du-Sud, et adjoint au député-maire d'Ajaccio, et le Colonel Pierre Salinesi, directeur départemental , se sont rendus sur les lieux. Ils étaient bientôt imités par David Myard, directeur de cabinet du préfet, le procureur de la République-adjoint et le directeur départemental de la Sécurité Publique.

Les faits étaient confirmés peu après par le préfet de Corse en ces termes :

Dans la nuit du 29 au 30 avril, un incendie a gravement endommagé la salle de l’Association des musulmans de Corse-du-Sud de Mezzavia, à Ajaccio, abritant une salle de prière et des activités culturelles, avant d’être rapidement maîtrisé par les sapeurs-pompiers.
Les circonstances exactes de cet incendie seront déterminées par l’enquête judiciaire ouverte sous l’autorité du procureur de la République, présent dans la nuit sur les lieux avec l’autorité préfectorale. L’hypothèse d’un acte volontaire semble devoir être privilégiée."

 Le préfet de Corse condamnait "avec la plus grande fermeté les actes commis contre la liberté de culte sur l’île, qui sont autant d’atteintes au pacte républicain, et assure les musulmans de Corse-du-Sud de son plein soutien". 
D’ores et déjà, des mesures sont prises par la police et la gendarmerie nationales afin de
renforcer la sécurité des lieux de prière de Corse.



Dans le même temps Bernard Cazeneuve, ministre de l’Intérieur, exprimait " sa solidarité" aux musulmans de Corse, après qu'une salle de prière musulmane a été endommagée par un incendie tôt ce matin à Ajaccio. Si l'origine criminelle est confirmée elle donnera lieu à la recherche active des auteurs, qui devront répondre de cet acte inacceptable devant la Justice." Le ministre de l'Intérieur rappelait par ailleurs "la détermination du Gouvernement à assurer la protection de tous les lieux de culte, et à assurer la liberté de culte partout sur le territoire."

L'acte a é té aussitôt condamné par Gilles Simeoni, président du conseil exécutif de Corse et Jean-Guy Talamoni, président de l’Assemblée de Corse.
"Nous apprenons avec consternation la destruction par le feu d'un lieu de culte musulman à Mezavia. La piste criminelle semble privilégiée par les autorités en charge de l'enquête. Pour le cas où cette hypothèse se confirmerait, nous rappelons que s'en prendre à un lieu de culte est un acte incompréhensible et inacceptable, contraire aux valeurs fondamentales du peuple corse, et notamment à la tradition multiséculaire de tolérance religieuse héritée de Pasquale Paoli.
Nous assurons les membres de la communauté musulmane de notre soutien et de notre solidarité face à cette épreuve."


Dans l'après-midi enfin l'Elysée rendait public un message du président de la République.
"Un incendie a touché une salle de prière musulmane ce matin à Ajaccio.
Une enquête a été immédiatement ouverte par la Justice. Elle doit permettre de déterminer dans les meilleurs délais les causes du sinistre. Si son origine criminelle est confirmée, ses auteurs devront être rapidement identifiés et condamnés.Aucun acte antireligieux ne doit être toléré.
J'assure nos concitoyens musulmans de Corse de la solidarité et de la protection de la République."

 

D'autres condamations

Etienne Bastelica  et  Paul Antoine Luciani,  Conseillers municipaux d’Ajaccio
Avec l’incendie de la mosquée de Mezzavia, c’est à nouveau un lieu de culte qui est visé, c’est un nouvel acte criminel qui vient frapper la communauté musulmane dans son intégrité et sa dignité.
La gravité des faits ne doit pas être sous-estimée : elle prend place dans une série d’agressions qui, en Corse et sur le continent, vise toute la communauté musulmane. Ces exactions  s’inscrivent elles-mêmes dans une campagne raciste et xénophobe qui cherche des alibis dans le terrorisme islamiste dont l’immense majorité des musulmans ne peut, en aucune façon, être tenue pour responsable.
Les démocrates ajacciens, dans leur diversité, de quelque bord politique qu’ils soient, à quelque chapelle qu’ils appartiennent, doivent faire barrage à cette campagne de haine ; ils se doivent d’apporter leur soutien à la communauté musulmane d’Ajaccio, victime expiatoire d’une situation internationale dangereuse pour tous et dont nous ne sortirons qu’ensemble. .
Comme élus d’Ajaccio, certains d’exprimer aussi les sentiments profonds des trois cents personnes qui  se sont réunies  à notre initiative, le 12 février dernier,  pour combattre  le racisme et la xénophobie, et pour  défendre la nécessité d’un «Campà inseme » harmonieux à Ajaccio, nous voulons réaffirmer à la communauté musulmane  notre entière  solidarité dans cette nouvelle épreuve. 

LDH Corsica
La ligue des droits de l’homme condamne avec fermeté l’incendie qui a détruit une salle de prière à Mezzavia. Elle apporte son soutien à tous les Corses de confession musulmane. Elle ne peut s’empêcher de faire un lien entre cet incendie et les manifestations racistes d’Ajaccio de décembre dernier. Le 8 février 2016, lors de l’installation du comité opérationnel contre le racisme et l’antisémitisme, en présence du délégué interministériel Gilles Clavreul, la LDH s’était interrogée sur l’état d’avancement des enquêtes après ces manifestations, notamment après le saccage d’une autre salle de prière. Aujourd’hui, ces interrogations prennent une autre dimension : il ne faudrait pas que le sentiment d’impunité s’installe face à des actes qui interpellent toutes les consciences.
La LDH entend déjà certains qui invoqueront des actes de vandalisme contre des églises. Tous les actes de délinquance contre des lieux de culte quels qu'ils soient sont condamnables. Mais la LDH veut dire que toutes les violences contre des salles de prière musulmanes s’inscrivent dans un contexte inquiétant de banalisation du racisme et d’incitation à la haine. Ceux-là rappelleront également les actes barbares commis au nom d’un fanatisme religieux en accusant tous les musulmans d’être responsables de ces actes qui partout dans le monde visent des populations civiles sans distinction notamment confessionnelle.
Face à la montée du racisme et du terrorisme, la LDH en appelle à l’affirmation des principes démocratiques et au respect de la liberté de conscience, fondement des sociétés laïques.

A Manca
A Manca est une organisation politique non confessionnelle. Elle se bat contre toutes les formes d’aliénation, y compris les formes d’aliénations portées par les institutions religieuses.
 Toutefois, nous tenons à réaffirmer et à défendre avec la plus grande fermeté la liberté de culte et le droit des personnes à exprimer leurs croyances et à pratiquer leurs rites dans la sérénité et la dignité.
 C’est pourquoi nous condamnons l’incendie qui a ravagé aujourd’hui un lieu de prière à Mezzavia. Ses auteurs sont des fascistes dont les actes criminels ont pour objectif de déstabiliser encore davantage une société corse ravagée par les méfaits combinés du capitalisme, des pratiques clanistes et coloniales et de la montée de tous les intégrismes.
Il est indispensable de comprendre que ces fascistes corses décomplexés incarnent le pendant occidental (u Daech nustrale) des islamo-fascistes du jihadisme international. La barbarie des uns nourrit celle des autres et réciproquement à toutes les échelles et sous toutes les latitudes, la Corse n’échappant pas à ces réalités. Tous travaillent au choc de civilisation pour la plus grande ruine de l’humanité.
Rappelons que l’Etat français porte également une responsabilité centrale dans ce type d’actes criminels qui tend à se banaliser dans notre pays. En effet, d’aucuns auront pu constater l’inertie des pouvoirs publics suite aux incidents des Jardins de l’Empereur.  Dans le même temps, force est de constater que des patriotes corses ne bénéficient d’aucun répit alors que la propagande armée a cessé. On voit bien où sont les priorités.
Cette attitude a permis et permet la prolifération d’une gangrène raciste et/ ou fasciste délétère que tout patriote corse se doit de combattre.