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A Sentinella : A quand la fin de cette dangereuse pollution ?


Jean-François Vinciguerra le Mercredi 20 Avril 2016 à 17:43

Comme ils le soulignent régulièrement, les membres de l’association A Sentinella ne sont pas à la recherche de notoriété et encore moins de mandats politiques. Ils demandent simplement que cesse cette pollution cancérogène des centrales thermiques. Cela fait huit ans que ça dure et que les résultats, malgré les promesses, se font attendre. Mercredi à Ajaccio, ils ont organisé une conférence de presse pour tirer une nouvelle fois la sonnette d’alarme



Inertie de l’Etat, résistance d’EDF, le seul résultat obtenu après tant d’années de lutte est la centrale de Lucciana, alimentée par le fioul léger depuis deux ans. C’est une première victoire mais le gaz naturel n’est pas encore d’actualité. S’il faut redescendre dans la rue pour obtenir de nouvelles orientations, les gars d’A Sentinella le feront. Avec beaucoup plus d’actions à la clé.
 
Quel gaz naturel et quand ?
« On se rappelle qu’en 2008, 8 ans déjà, les responsables nous avaient confirmé que la centrale du Vazziu était obsolète, à bout de souffle, mais elle a été reconditionnée depuis et fonctionne plus que jamais avec les retombées que l’on sait jusqu’en 2023 » explique Dominique Lanfranchi qui poursuit son action avec ses camarades de l’association.
Il précise :
 «Quant à la future centrale d’Ajaccio, qui devait remplacer celle du Vazziu, et dont le premier coup de pioche n’a pas encore été donné, elle est -  en principe -  prévue pour démarrer au fioul léger. C’est tout simplement un recul politique et environnemental considérable comparé à l’engagement du préfet Stéphane Bouillon qui avait promis, en 2011 (comme les années passent…) son démarrage immédiat au gaz naturel… »
 Une chose est sûre, le cas d’Ajaccio est particulièrement scandaleux expliquent les membres de l’association qui rappellent que les habitants de la cité impériale et de ses environs subissent plus que jamais cette pollution au fioul lourd depuis près de 40 ans ! A Lucciana, on commence à respirer avec le fioul léger, et encore…Alors, il faut croire que le ministère concerné et EDF se refusent à faire le nécessaire pour Ajaccio, capitale régionale de la Corse. Le fioul lourd continue de déverser ses coch..neries :
« Ces deux dernières années, il a été mis en évidence un différentiel de production entre Lucciana, qui n’assurait que 40% de la production avec du fioul léger et le Vazziu qui en assure 60% avec du fioul lourd. Tout le monde a compris que le lourd est moins cher. Il aura fallu que les associations s’indignent et dénoncent cette double peine pour qu’EDF s’engage début 2016 à rééquilibrer la production entre les deux sites, ce qui reste d’ailleurs à vérifier. Avec cela, la région ajaccienne restera de toute façon plus impactée du fait du fioul lourd ! »
 
La Corse condamnée à perpete…
Une chose est sûre, la Corse pourrait être condamnée à perpétuité à subir les méfaits du fioul lourd alors que partout dans l’hexagone, gouvernants, élus, industriels et autres travaillent à des alternatives pour réduire son utilisation. Cette recherche pour l’amélioration de la qualité de l’air, dont la dégradation a aussi des conséquences sur le réchauffement climatique, a entrainé la mobilisation des chefs d’Etats de la planète avec l’accord sur la Cop 21 !
Dans son exposé, Dominique Lanfranchi a été on ne peut plus clair :
« Trop d’annonces fantaisistes nous ont rendus méfiants. Tous ces engagements soit disant « fermes » mais pris au conditionnel, ne ressemblent que trop à ceux qui nous ont déjà été communiqués par le passé. L’Etat et l’EDF jouent simplement les prolongations. Plus les autorités développent de multiples stratégies de communication pour nous laisser croire que ces projets sont ficelés, plus les dates présumées de futures réalisations s’éloignent et deviennent comme par hasard incertaines. Nous n’avons plus confiance et force est de constater que nos élus s’en accommodent. La source de pollution la plus importante et qui devait être réglée en priorité est celle des centrales thermiques à fioul, parce qu’elles relèvent uniquement d’une volonté politique dont on attend impatiemment qu’elle se concrétise par un passage à l’acte des opérateurs… » 
J.-F. V.