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A Ajaccio, la police dans la rue : Manque de moyens humains et matériels et neuf ans de retard…


José Fanchi le Mardi 5 Novembre 2013 à 18:02

Ils sont descendus dans la rue à leur tour pour dénoncer la politique du Gouvernement avec laquelle ils ne sont pas d’accord. Les policiers ont organisé un mouvement symbolique mardi à la mi-journée entre préfecture et hôtel de police. Ils veulent davantage de moyens. Il ne règne pas la meilleure des ambiances au sein de la grande maison de la rue du Général Fiorella. C’est le moins que l’on puisse dire de la part des syndicats réunis sur le cours



A Ajaccio, la police dans la rue : Manque de moyens humains et matériels   et neuf ans de retard…
Raphaël Vallet, délégué d’Unité SGP Police FO s’est fait le porte-parole de ses collègues pour dénoncer un certain nombre de difficultés mais aussi et surtout les espoirs déçus après les visites des ministres et celle du président de la République : «Les problèmes récurrents que nous avons en terme de moyens, les délégations financières qui arrivent au compte-gouttes qui grèvent les budgets et qui nous gènent particulièrement dans nos fonctionnements, ça ne peut plus aller comme ça, il faut le dire. Les ministres de l’Intérieur et de la Justice ainsi que le président de la République sont venus à Ajaccio pour nous fournir des moyens. Jusque là, tout va bien. Les moyens sont arrivés, certes, pas autant que ceux réclamés, mais ils sont tout de même arrivés. Mais à présent, ils s’en vont. Certains s’en vont à la retraite, d’autres sont mutés, et personne n’est remplacé. La police judiciaire d’Ajaccio a perdu 5 ou 6 fonctionnaires de police qui ne seront pas remplacés. Je pense que lorsqu’on nous promet des moyens, il faut les donner de manière constante. Notre travail, se fait sur le long terme ; le policier travaille sur plusieurs années. »
 

Huit à dix ans de retard…

Pour le secrétaire syndical, il est certain que dans des conditions pareilles, les dossiers ne peuvent pas avancer. Explications : « J’ai fait un calcul, vous allez vite comprendre. Nous avons certains groupes qui ont une quinzaine de dossiers, d’autres douze et d’autres plus encore. Ce sont des calculs à minima, mais il faut bien 5 à 6 mois pour traiter - je dis traiter et non pas résoudre -un dossier, sans oublier les dossiers annexes… Faites le calcul. Nous avions un stock lorsque le ministre est venu, nous avons le même aujourd’hui car entre temps il y a eu d’autres affaires. On demande des moyens. Si les assassinats s’arrêtaient aujourd’hui, nous avons un stock de travail pour 9 ans au moins. Donc, 9 ans de retard. Des victimes sont là, elles attendent que nous puissions leur donner des réponses. C’est extrêmement important. »
Raphaël Vallet s’est servi de son chapeau pour entamer une quête parmi les grévistes présent. Quête symbolique certes, pour bien montrer que les moyens dont dispose la police sont plus que faibles…
J. F.