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300 000 euros alloués pour la recherche sur la Xylella Fastidiosa


Pierre BERETTI le Jeudi 30 Mars 2017 à 23:01

Véritable fléau, la Xylella fastidiosa s’est invitée dans l’hémicycle de l’Assemblée de Corse. Les élus territoriaux sont bien décidés à lutter contre cette menace en allouant notamment un budget à la recherche.



Les oliveraies des Pouilles italiennes ravagées par la xylella fastidiosa.
Les oliveraies des Pouilles italiennes ravagées par la xylella fastidiosa.
Questions orales et rapports ont été proposés à la session de l’Assemblée de Corse autour des problématiques liées à la Xylella Fastidiosa. En effet, suite à une question orale de Nadine Nivaggioni du groupe Femu a Corsica relative à une mesure forte pour faire face à cette menace, Agnès Simonpietri, conseillère exécutive et Présidente de l’Office Environnement a  expliqué les avancées réalisées :
« Les spécialistes de l’ODARC et de l’OEC, en lien avec la Chambre d’Agriculture et les professionnels, ont travaillé à une stratégie alternative réaliste de « sécurisation réciproque » de nature à sécuriser tant les importations que les exportations avec des modalités d’application relativement simples permettant à tous de travailler.
Cette proposition a été soumise au Préfet, validée localement par la DRAAF, et devait être soumise au Ministère de l’Agriculture (DGAL) pour présentation commune à l’Europe, qui, consciente de l’inefficacité de ses préconisations actuelles, est en attente de propositions. A ce jour, nous constatons que les services de l’Etat se limitent à assurer la traçabilité des plants qui rentrent massivement par dérogation et à empêcher le développement de la filière locale oléicole en bloquant les prélèvements de greffons. Ce qui a conduit à l’épisode pour le moins surprenant d’un chargement en provenance d’Italie, stoppé par les douanes puis refoulé, puis revenu, avec des déclarations contradictoires incohérentes. ! Cette « prime à la fraude » est insupportable quand on connait la gravité de la situation et les efforts de nombreux pépiniéristes pour respecter les règles. Enfin le Ministère de l’Agriculture (DGAL) n’a toujours pas donné de réponse aux propositions communes de l’ODARC et de l’OEC sur une stratégie de sécurisation réciproque entre la Corse et le continent.
Face à cette situation de blocage particulièrement dommageable, il nous faut donc changer d’interlocuteurs, faire des propositions directes aux autres îles, notamment les Baléares, avec qui nous sommes en contact permanent, tant sur le plan politique que scientifique et porter une proposition commune directement auprès de l’Europe ». La Conseillère Exécutive a tenu à rassurer l’ensemble des élus sur l’attention particulière accordée à ce dossier.
 
Par ailleurs, elle ne fut pas la seule à évoquer le sujet, puisque Josepha Giacometti, déléguée à la culture, au patrimoine, à l'éducation, à la formation, à l'enseignement supérieur et la recherche. est, quant à elle, rentrée dans le vif du sujet en proposant au vote un rapport sur l’affectation de crédits dans le cadre du programme de recherche sur la Xylella Fastidiosa. Il s’agit dans le présent rapport d’affecter un montant total de 300 000 € au profit de l’Office de l’Environnement de la Corse pour la réalisation du projet « Ecoépidémiologie
de Xylella Fastidiosa en Corse ». Le projet de recherche « Eco-épidémiologie de Xylella Fastidiosa en Corse » vise à étudier les relations entre les plantes-hôtes et les vecteurs potentiels et Xylella fastidiosa dans les différents écosystèmes de Corse, milieu insulaire connu pour ses particularités topographiques, climatiques, faunistiques et floristiques. Plus spécifiquement ce projet vise à développer des études sur la présence et la capacité vectrices de certaines espèces d’hémiptères (Auchenorrhyncha) consommateurs de sève xylémique, sur la biologie et l'écologie des espèces identifiées comme vectrices (i.e. Philaenus spumarius) ou susceptibles de l’être, sur les interactions Xf / vecteurs / plantes et ce qu’elles impliquent dans le processus de transmission. Les résultats obtenus permettront de mieux comprendre les interactions plantes / vecteurs/ Xf afin de proposer des méthodes simples de gestion de la maladie dans les agroécosystèmes corses.